NewStory #7 : "On s'est planté, et je vais vous expliquer pourquoi"
Et si enfin les femmes et hommes politiques acceptaient leurs erreurs ?
Hier soir, je suis tombé sur une vidéo qui m'a fait réfléchir. Justin Trudeau, le Premier Ministre canadien, regardant droit dans la caméra : "On a commis des erreurs, et je vais vous expliquer pourquoi". Avouez que ça détonne ! Un politique qui reconnaît ses erreurs, ça fait presque l'effet d'une douche froide - mais dans le bon sens.
Ça m'a rappelé ce moment où Édouard Philippe, fraîchement rentré de vacances, répondait à Jean-Jacques Bourdin par plusieurs "Je ne sais pas, je vais me renseigner". Un moment rare dans notre paysage politique français, où l'on préfère souvent noyer le poisson ou esquiver la question.
Pourquoi a-t-on si peur de dire "je ne sais pas" ?
Vous vous êtes déjà retrouvé dans cette situation ? Celle où l'on vous pose une question, et où vous sentez cette pression invisible de devoir absolument avoir LA réponse ? C'est comme si notre cerveau nous disait : "Attention, si tu ne sais pas, tu vas passer pour un incompétent !".
La professeure Brené Brown, qui étudie ces questions depuis 20 ans à l'Université de Houston, a un terme pour ça : "l'armure de la perfection". On s'est construit cette idée qu'un bon leader, un bon manager, un bon communicant doit tout savoir, tout le temps. Mais soyons honnêtes : qui peut vraiment tout savoir dans notre monde ultra-complexe ?
Le secret des leaders qui inspirent confiance
Tenez, prenons un exemple qui parle : Greta Thunberg. Vous savez ce qui fait sa force ? Ce n'est pas qu'elle prétend tout savoir sur le changement climatique. Au contraire ! Elle répète souvent : "N'écoutez pas que moi, écoutez les scientifiques". Et bizarrement, ça la rend plus crédible, pas moins.
Amy Edmondson, de Harvard, appelle ça "l'humilité compétente". C'est comme un super-pouvoir : la capacité de dire "je ne suis pas sûr" tout en restant parfaitement crédible. Cool, non ?
» En savoir plus sur Amy Edmondson : https://entrepreneurs.lesechos.fr/developpement-entreprise/management/lhumilite-du-dirigeant-source-de-performance-pour-lentreprise-2019741
Comment faire quand on ne sait pas ? Un petit guide pratique
Voici quelques phrases que vous pouvez garder sous le coude (testées et approuvées par les pros de la communication) :
Au lieu de : "Je ne sais pas" (point final)
Essayez : "C'est une excellente question. Je veux être certain de vous donner une réponse précise, donc je vais vérifier avec mon équipe et je reviens vers vous."Au lieu de : Inventer une réponse approximative
Essayez : "Ce que je peux vous dire avec certitude, c'est X. Pour le reste, nous sommes en train d'explorer plusieurs pistes..."Au lieu de : Esquiver la question
Essayez : "C'est un sujet complexe qui mérite qu'on y consacre du temps. Voici comment nous allons l'aborder..."
L'art de douter intelligemment : quelques règles d'or
Soyez transparent sur ce que vous savez ET ce que vous ne savez pas
Expliquez comment vous allez chercher les réponses
Impliquez les autres dans la recherche de solutions
Restez humble mais confiant
Pour conclure : et si on changeait les règles du jeu ?
Dans un monde où tout le monde prétend tout savoir (merci Internet !), oser dire "je ne sais pas encore" devient presque révolutionnaire. Ce n'est pas un signe de faiblesse, c'est une marque de maturité et d'intelligence.
La prochaine fois qu'on vous pose une question épineuse, rappelez-vous : personne n'attend de vous que vous soyez omniscient. Ce qu'on attend, c'est que vous soyez authentique et engagé dans la recherche de solutions.
Et vous, quelle est votre expérience avec le "je ne sais pas" ? Comment le vivez-vous dans votre pratique professionnelle ? N'hésitez pas à partager vos expériences !
PS : Si ce sujet vous passionne, je vous conseille le livre de Brené Brown, "Osez dirigez" (traduit de "Dare to Lead"). Elle y explore en profondeur comment la vulnérabilité peut devenir notre plus grande force en leadership. Un vrai game-changer !